En février dernier, Mathieu Massie, président de la Chambre des notaires de Gironde, a présenté le bilan immobilier de l’année 2020 pour le département. L’occasion de revenir sur une année qui, si elle s’est soldée par une baisse du volume des ventes, a aussi enregistré une forte hausse des prix de l’immobilier. La preuve que la région est particulièrement attractive. Exemple en Sud-Gironde.
Malgré une baisse des transactions, les prix de l’immobilier girondin grimpent
-8,7 %, c’est le chiffre relaté par la Chambre des notaires de Gironde, qui illustre la baisse du nombre de transactions pour l’année 2020 dans le département. Une baisse supérieure à celle de la moyenne nationale, estimée à -4 % par les notaires de France. Ces chiffres doivent toutefois être analysés avec une certaine mesure. Le premier confinement imposé du 17 mars au 18 mai a été particulièrement strict, nécessitant l’arrêt des visites de biens et mettant en pause nombre de projets immobiliers et de transactions. En tout, les Français ont d’ailleurs été confinés 30 % de l’année 2020. À l’inverse, le marché est reparti à la hausse depuis septembre 2020 et semble ne pas avoir été impacté par le second confinement du mois de novembre.
Preuve que l’immobilier fait toujours office de valeur refuge et a plutôt bien résisté à la crise : les prix constatés un peu partout en France et notamment en Gironde ont quant à eux augmenté. Entre décembre 2019 et novembre 2020, les notaires girondins ont ainsi relevé des hausses de l’ordre de :
- 4,5 % pour les appartements anciens,
- 4,6 % pour les appartements neufs,
- 8,8 % pour les maisons anciennes,
- 4,4 % pour les terrains à bâtir.
Immobilier en Sud-Gironde : des biens plus chers et plus rares ?
En Sud-Gironde, la hausse des prix fait craindre une saturation du marché comme le rapporte Me Sabrine Lamarque-Lagüe, notaire à Captieux, interrogée par Le Républicain. En seulement un an, le prix de vente médian des maisons anciennes est ainsi passé de 200 000 euros à 215 000, soit une hausse de 7,5 %. Une augmentation que la notaire impute aux confinements qui ont joué le rôle d’accélérateurs pour de nombreux acheteurs privés d’espace.
Des biens qui ne trouvaient jusqu’alors pas preneur, peuvent ainsi espérer être vendus. Mais avec un risque, celui d’assister à des mises à prix « déraisonnables » et à une raréfaction des biens, précise Me Lamarque-Lagüe.
6,7 % des acquéreurs girondins sont des Franciliens. Dans le détail, cette part s’élève à 10,7 % à Bordeaux et 12,1 % sur le Bassin d’Arcachon avec un net regain d’intérêt pour le Sud-Gironde et notamment pour les alentours de Langon. Les villes longeant la Garonne et disposant d’une gare sont les plus recherchées.
L’immobilier à la campagne est de plus en plus recherché
Comme nous l’évoquions dans un précédent article, dans l’ensemble, les villes moyennes ont particulièrement bien résisté à la crise. En effet, de nombreux ménages et notamment ceux qui vivent en appartement et/ou ont dû adopter le télétravail tout en assurant la scolarité des enfants, se tournent désormais vers les villes périphériques et la campagne. En témoignent, les prix de l’immobilier à Bordeaux qui, bien que toujours hauts, stagnent désormais à 4 420 €/m² pour les appartements anciens. La ville conserve malgré tout la seconde place des villes les plus chères de France (hors Paris), derrière Lyon, 4 770 €/m² et devant Nice 4 000 €/m².
Les notaires de France rapportent par ailleurs que « le nombre de ventes de logements anciens a chuté de 12 % en Île-de-France, qui n’apparaît plus comme la locomotive du marché, là où la province a tiré le marché ». Malgré une hausse continue des prix de l’ordre de 6,4 % en un an, un plateau semble être atteint dans la grande comme dans la petite couronne parisienne. À Paris intra-muros, on observe une légère baisse du prix des appartements anciens : 10 600 €/m² en avril 2021 contre 10 850 €/m² en novembre 2020.
Sur l’ensemble du territoire, « Un phénomène nouveau mérite également une attention particulière : l’évolution du prix des maisons rejoint celui du prix des appartements » indique Dalloz. Et les Notaires de France de préciser qu’« après trois années où la hausse se situait autour de +2,5% par an, l’évolution des prix sur un an atteint +4,2% au 3e trimestre 2020 ».