Dans l’édition 2021 de son étude « Revenus et patrimoine des ménages », l’Insee met en lumière les principaux indicateurs permettant de mieux connaître les ménages français à travers leurs revenus, les inégalités monétaires et leur patrimoine, immobilier notamment. Le revenu disponible, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle ainsi que la situation géographique sont déterminants.
Patrimoine brut des ménages : 276 000 euros en moyenne
La version 2021 de l’étude « Revenus et patrimoine des ménages » de l’Insee est basée sur les données de 2018. À cette date, les Français possédaient en moyenne 276 000 euros de patrimoine brut (L’Insee définit le patrimoine brut comme « le montant total des actifs détenus par un ménage. Il inclut son patrimoine financier, son patrimoine immobilier et son patrimoine professionnel, mais aussi, depuis 2010, les biens durables (voiture, équipement de la maison, etc.), les bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeur », également qualifiés de résiduels). Un chiffre qui nécessite toutefois une analyse plus fine pour distinguer les inégalités qui existent en fonction du revenu disponible, de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle et de la situation géographique. L’Insee rappelle par exemple que 10 % des ménages détiennent près de la moitié du patrimoine total.
L’âge entre également en ligne de compte : les décisions d’épargne et d’investissements se jouent généralement au début de la vie du ménage, puis plus tard, lorsqu’il s’agit de préparer sa retraite.
Selon la catégorie socioprofessionnelle, l’activité ou au contraire un départ en retraite, le patrimoine brut diffère également.
Ainsi, l’INSEE distingue le niveau du patrimoine selon les catégories suivantes :
- Pour un ménage d’agriculteurs exploitants en activité sur dix : plus d’1,8 million d’euros,
- Un cadre en activité sur dix : plus de 917 200 euros,
- Pour un ménage d’indépendants (hors professions libérales) en activité sur dix : plus de 1,2 million d’euros,
- Pour un ménage de professionnels libéraux sur dix : 1,6 million d’euros.
L’étude précise, en outre, que ce sont les ménages qui habitent en dehors des agglomérations ou dans des communes de moins de 20 000 habitants qui ont le patrimoine brut le plus élevé. Une tendance qui exclut toutefois Paris puisque c’est dans la Capitale que l’on trouve les plus hauts patrimoines. Et l’Insee de préciser que « les disparités y sont fortes : Paris accueille à la fois des ménages très fortunés (10 % possèdent plus de 821 400 euros de patrimoine brut) et des ménages très modestes (10 % possèdent moins de 2 300 euros) ».
De fortes disparités selon l’âge et les revenus des ménages
Selon le niveau de patrimoine détenu, sa composition varie. Ainsi, les 10 % de ménages les plus modestes détiennent 71 % de patrimoine résiduel et 29 % d’actifs financiers. Pour les ménages modestes et moyens, c’est l’immobilier qui constitue la plus grosse part du patrimoine à 71 %. Quant aux ménages les plus aisés, leur patrimoine est réparti de manière presque uniforme entre les actifs financiers, l’immobilier et les actifs professionnels.
L’Insee ajoute qu’en « 2018, le patrimoine brut moyen est maximum entre 70 et 74 ans ». À titre de comparaison, ce pic était atteint entre 50 et 54 ans en 1998.
Zoom sur le patrimoine immobilier des ménages de la zone euro
« En 2017-2018, 60 % des ménages de la zone euro sont propriétaires de leur résidence principale » nous indique l’Insee. Attention toutefois, cette part varie de manière considérable selon les pays : 44 % en Allemagne, 56 % en France, 69 % en Italie et 80 % en Espagne, qui sont les quatre pays les plus peuplés de la zone.
« L’endettement immobilier lié à la résidence principale représente en moyenne 37 % de la richesse brute des ménages propriétaires ». Un taux qui varie de 31 % en Allemagne à 49 % en Espagne. En toute logique, cette part décroît chez les ménages les plus aisés dont le patrimoine immobilier est diversifié.
Notons enfin que la majorité des pays de la zone euro a vu le prix de ses résidences principales augmenter entre 2014-2015 et 2017-2018 : + 60 % en Irlande, + 40 % en Slovaquie, + 12 % en Allemagne et + 4 % en France. Seules la Grèce (- 13 %), l’Espagne (- 13 %) et l’Italie (- 6%) accusent une baisse des prix.