Depuis le premier confinement du mois de mars 2020, de nombreux Français ont pris la décision de quitter les grandes métropoles pour s’installer en banlieue, voire dans les villes moyennes. Mais pour certains, la transition a été encore plus franche et ils n’ont pas hésité à déménager dans des maisons de campagne. Le marché jusqu’alors délaissé est en plein essor.
Une maison à la campagne : la demande en hausse en 2020
Selon une étude de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), les transactions sur le marché des maisons de campagne ont connu un bond de +6,6 % en 2020. Et ce n’est pas tout ce qui a augmenté l’an dernier, leur prix aussi : +6,4 %. Désormais, précise l’étude, il faut débourser en moyenne 184 000 euros pour s’offrir une maison à la campagne.
Si cette hausse des prix s’explique en partie par l’augmentation globale de la surface des terrains des maisons vendues (+2,2 %), c’est surtout le sursaut de la demande qui en est la cause.
Selon le réseau Patrick Besse, spécialiste des propriétés haut de gamme à la campagne, 2020 a été la meilleure année depuis les années 90. En contrepartie, preuve que les biens ruraux à vendre se raréfient, le groupe Mercure a quant à lui dû composer avec une offre stable dans les grands centres urbains (+ 1%), mais en berne en zones rurales (-26 %). Une tendance qui pourrait encore s’accentuer dans les mois à venir, quand on sait que les projets touristiques, qui se font pour beaucoup à la campagne, ont dû être mis en pause ces derniers mois.
Emballement des prix des maisons de campagne dans certains départements
Ce rebond engendre même un phénomène d’emballement des prix dans certains départements, note le groupe Safer.
En Côte-d’Or, dans l’Yonne, les Yvelines et la Somme, les prix des maisons de campagne ont augmenté jusqu’à 19,4 %. Dans la Haute-Marne et dans les Hautes-Alpes, la hausse des prix est là aussi supérieure à 10 %, et le nombre de transactions, à 20 % en 2020. En Haute-Saône et dans le Vaucluse, les transactions ont grimpé de 9 % et les prix respectivement de 10,4 % et 11,4 %. Même tendance en Normandie où l’Orne a vu le nombre de transactions bondir de 22,5 %, et les prix de 8,2 %.
La recherche de plus d’espace, d’un jardin et la généralisation du télétravail sont à l’origine de ce dynamisme retrouvé pour le marché immobilier rural. Un exode qui pourrait s’inscrire dans la durée note Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, et qui se confirme en tous cas depuis le début de l’année 2021. Car si les Français changent de résidence principale, c’est en partie pour « changer de lieu de vie et de façon de vivre ».
L’étude révèle, enfin, que l’âge moyen des acquéreurs d’une maison à la campagne a augmenté de 7 mois l’an dernier, passant ainsi à 44 ans et 8 mois.