Malgré la crise sanitaire, les entreprises ont continué à vendre leurs murs en 2020, dans un souci de rationalisation de leur patrimoine immobilier. Si le volume de ventes en externalisation immobilière est un peu inférieur à 2019 sur la zone France, il est très au-dessus des chiffres de l’année 2016 et a permis d’enregistrer de nombreux records.
La rationalisation du patrimoine foncier des entreprises ne connaît pas la crise
L’étude « Se financer grâce à l’immobilier d’entreprise » de JLL, publiée le 18 juin 2021 et relayée par Les Echos, nous apprend que « 2020 a été une année record pour les externalisations de patrimoine immobilier par les entreprises. Dans la seule région EMEA*, ces opérations ont permis de lever 27 Mds€ via 588 transactions ». En France, l’année 2020 s’est achevée avec un volume de ventes en externalisation immobilière (hors logement) de 3,9 milliards d’euros contre 4,295 milliards en 2019 et 1,650 milliards en 2016.
Malgré une année 2020 marquée par les confinements successifs et les incertitudes, les entreprises ont donc choisi de vendre une partie de leurs murs, ce qui semble d’ailleurs être une tendance de fond selon JLL. La cession du patrimoine immobilier permet en effet de récupérer des liquidités relativement rapidement et ainsi réaliser des investissements en lien direct avec le cœur de métier des entreprises.
Parmi les très grosses transactions réalisées l’an dernier, citons la plus importante à l’échelle européenne pour un total d’1 milliard d’euros. Il s’agit du futur siège d’Engie à La Garenne-Colombes, au nord-ouest de Paris. Engie s’est toutefois engagé sur un bail de douze ans auprès de l’acquéreur, tout en réduisant cependant de 30 % la surface louée, en raison de la généralisation du télétravail.
France/Allemagne : le marché le plus dynamique de la zone euro
Selon JLL, 2021 va être l’occasion pour de nombreuses entreprises de réfléchir sur leurs besoins en matière d’immobilier, et ce, à long terme. Les optimisations devraient être nombreuses et les sites faiblement occupés devraient être cédés massivement en premier. Les investissements en VEFA pourraient par ailleurs être nombreux, « ce qui devrait conduire à un haut niveau d’activité en 2021 » précise JLL.
Preuve en est, après Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, qui a cédé les murs de 42 magasins en 2020, c’est Décathlon (Mulliez) qui a annoncé en avril, céder le foncier de quelque 27 sites. Total des opérations : respectivement 500 millions (220 millions des actifs restent en France) et 110,5 millions.
Ce sont les marchés français et allemands qui ont été les plus actifs en 2020 : 52 % de la valeur totale des cessions de patrimoine immobilier des entreprises de la zone euro portent sur ces pays.
*Europe, Moyen-Orient et Afrique
Alexandre Lamarche – Groupe Serenity